"A
mon sens, l'un des deux films les plus importants, ..., que j' ai vus
au cours de ces Journées 1980. Il réussit presque
magiquement à exprimer l'âme d'un peuple
uniquement par sa démarche et ses gestes constamment
répétés. La construction rythmique est
admirable. Comme d'habitude, chez Raymonde Carasco les images ont
quelque chose de tactile. Il y a une présence physique des
êtres et des choses (la pierre, les outils, les animaux) qui
témoigne d'une communication assez forte, voire sensuelle,
de la part de la réalisatrice. Du cinéma
ethnologique qui part d'une approche esthétique pour, petit
à petit, rejoindre la réalité. Du
cinéma expérimental qui dépasse de
loin l'exercice formel par l'intensité d'un vécu
profond."
Jacques DUTOIT, Rapport des conseillers à la diffusion, "ESPACES 80 - PORTE DE LA SUISSE". |
"Ouverture des yeux sur des choses simples dont la
clarté éveille la sensibilité et on
arrive finalement à voir que l'entité s' exprime
dans le détail : ici, les Indiens Tarahumaras ne se
définissent dans leur travail, leur jeu etc. que par leurs
pieds qui courent."
Jurg HASSLER, Rapport des conseillers à la diffusion, "ESPACES 80 - PORTE DE LA SUISSE."
|
"Documentaire-expérimental.
Les indiens réduits à ce qui les
désigne le pied. Recherche rythmique sur leur marche
incessante. Révélation de leur terre pierreuse et
aride qui les explique.
Le film crée un état de fascination qui n'empêche pas une compréhension du peuple filmé." Jean DOUCHET . |
"Pourrait proliférer à l'infini : cette absence de "fermeture" est gênante. Ceci mis à part, une certaine fascination naît à la longue comme de musiques répétitives. Et c'est fort bien fait. Finalement oui." François RAMASSE. Rapports des conseillers à la diffusion, "ESPACES 80 - PORTE DE LA SUISSE".
|
"Cela me rappelle un film de Louis Alcoriza... Il sait communiquer !" Nicola FRANZONI.
|
"Rien de tout cela n'est systématique,
..., non plus que le montage obsessionnel, parfois rompu par
la subtilisation d'images redistribuées plus loin, frisson
au passage, d'autant plus frissonnant que l'envoûtement
rythmique a été fort; non plus que le
rétrécissement du champ visuel et sa fascination
exclusive pour un détail, des pieds par exemple, pieds nus
qui vivent leur vie de pieds, marchant, épousant le sol,
tâtant la marche d'escalier comme un alpiniste prudent la
paroi rocheuse, poussant une pierre, nageant voluptueusement dans
l'herbe, tapant au petit trot la poussière du chemin, vision
bornée jusqu'à la débilité
et pourtant révélant graduellement la
grâce du geste instinctif."
GEBE, "Festival international du jeune cinéma", CHALIE HEBDO, septembre 79.
|
"Pour
travailler l'image comme un matériau transformable, sans
cesse réinventé, le "cinéma
différent" n'en exclue pas pour autant l'expression
personnelle. Dans TARAHUMARAS de Raymonde Carasco et Régis
Hébraud, la subjectivité tient dans un seul
niveau de regard. Il s'agit de la démarche
singulière des femmes du Nord Mexique. Entre
l'éclat somptueux des jupes et la poussière des
routes, la description élémentaire est
à hauteur de chevilles, sans commencement et sans fin, mais
dans un mouvement, une continuité et un rythme qui
"racontent"."
Elisabeth AYALA , "Cinéma différent : rétrospective du festival d'Hyères" LIBERATION, 16/11/79. |